Sur le promontoire du Rocher de la Barre, au-dessus du bourg de La Malène, se trouvent les vestiges du Castellum Melena appelé également Amarillès. Lors des fouilles, des éléments, tel qu’un autel, révèlent un ancien lieu de culte. On peut émettre l’hypothèse que l’origine du nom de La Malène proviendrait de ce site. C’est en contrebas de ce lieu, sur la rive droite du Tarn, que se construisent les premiers Mas du bourg. Au fil des siècles, le village s’étendra davantage et connaîtra de multiples remaniements.
On ne connaît pas encore la véritable origine de « La Malène », qui proviendrait vraisemblablement du premier château de la commune le Castellum de Melena.
Il va sans dire que le territoire fut influencé par les différentes seigneuries et la religion au cours des siècles. Cette organisation territoriale transparaît à travers les châteaux de la commune et les archives qui témoignent de l’évolution de ces héritages. Afin de comprendre cette histoire, l’association Amarillès a mené des études aux archives et a rédigé des dossiers qui relatent ce passé :
Saint Ilère était évêque du Gévaudan, vénéré par les Gabales au cours des années 530. À son décès, son corps fut inhumé à la basilique de Saint-Denis, site dédié à l’enterrement des souverains mérovingiens. Lors de cet événement, des fidèles écrivirent des récits élogieux mentionnant les miracles produits par Saint Ilère. L’un de ces manuscrits, datant de 900 apr. J.-C., est aujourd’hui conservé au Vatican.
Selon ces écrits, Ilère fut assiégé par les francs au cours des années 530 apr. J.-C. au castellum de Melena. Cette époque est marquée par les conflits territoriaux entre le royaume des francs et des wisigoths. Lors de ce siège, Ilère parvient à avoir une audience avec le roi Thierry Ier, descendant de Clovis Ier roi des Francs. La forteresse est alors épargnée.
Les fouilles archéologiques, qui ont eu lieu en 2008, ont permis de révéler les parties structurantes de ce site. La forteresse s’étend sur l’éperon rocheux et sur les versants abrupts ce qui représente environ un hectare. Elle présente des vestiges de bâtiments de grandes dimensions, une grande citerne, des thermes, des colonnes, un lieu de culte (église ?), une tour sommitale… Grâce au mobilier retrouvé sur les lieux, on peut estimer que cet ensemble remonterait au VIème-VIIème siècle.